Vivre sainement – comment faire au quotidien ? Comment concilier le travail, la famille, l’apprentissage permanent, les médias modernes, un emploi du temps souvent surchargé et un manque de temps chronique avec une alimentation saine et une grande activité physique? Nous avons posé la question à nos lectrices et lecteurs.
Entretien mené par Dr. Claudia Rawer, 11.14
A.Vogel (AV) : Madame Bernath-Frei, pouvez-vous présenter à nos lectrices et nos lecteurs votre cadre de vie ?
Barbara Bernath-Frei (BB) : J’habite à Zurich, dans un petit appartement, mais avec des espaces verts. Depuis que j’ai terminé ma formation d’aromatologue il y a 18 ans, j’exerce dans le domaine de la formation, par exemple auprès du personnel de soin à l’hôpital, en gériatrie, en psychiatrie, ou auprès du personnel éducatif au jardin d’enfants ou à l’école.
AV : Cela a l’air d’être un travail difficile.
BB : Ça dépend. Concernant les journées de formation, les donneurs d’ordre veulent que leurs employés soient présents et non en vacances, mon calendrier est donc bien rempli entre mars et juin, puis entre septembre et mi-décembre. Parfois, je pars de la maison peu après 6 heures, je ne reviens que vers 8 heures du soir. Mais c’est plutôt exceptionnel. J’ai plus de temps en été et en hiver.
AV : Après tant d’années, cette activité vous plaît-elle toujours ?
J’apprécie toujours autant de travailler au contact des gens et l’enseignement me plaît beaucoup ! Mais je suis contente de ne plus devoir suivre ce rythme encore très longtemps. Je fais partie des gens qui travaillent encore sur des feuilles, et non sur PowerPoint, simplement parce que je préserve ainsi mes nerfs. Si l’ordinateur ne fonctionne pas, je suis perdue. Durant la retraite, je continuerai à accepter des missions, mais d’une façon plus confortable, en ayant le temps de m’occuper d’autres sujets qui me passionnent.
AV : Abordons la question cruciale : Vous cuisinez vous-même ? parvenez-vous à consommer les célèbres cinq fruits et légumes par jour ?
BB : Oui, et oui (dit-elle en riant). Au petit-déjeuner, je mange du kéfir et des fruits des bois quand c’est la saison, ou du muesli et d’autres fruits. Je cuisine toujours des produits frais, j’ai découvert des plats très simples que je prépare quand j’ai peu de temps. Par exemple des céréales complètes : lorsqu’elles sont à peine cuites, j’ajoute des brocolis et avant de les faire cuire encore deux ou trois minutes. Je mets un peu de fromage par-dessus et le dîner est prêt. Cela fonctionne bien et j’apprécie de « bien manger ».
AV : Pas de plats tout prêts ?
BB : Non. Je regarde à chaque fois ce que les gens mettent dans leur chariot et je me dis : ah, ces pizzas toutes prêtes… Un jour, j’avais très envie d’une pizza et j’ai lu les ingrédients sur chaque emballage. Je suis finalement repartie sans pizza.
AV : Devez-vous faire attention à un point particulier ?
BB : Je ne suis pas diabétique, mais mon médecin pense que je pourrais développer une résistance à l’insuline, soit le stade avant le diabète, si je mange trop de sucre et si je ne bouge pas assez. Je suis attirée par le sucre. Je mange beaucoup de sucreries, c’est quelque chose que je n’arrive pas à contrôler. Les friandises me calment et me détendent. Aujourd’hui, je ne lutte plus contre cela. Je mange sucré et je fais tout pour que cela ne me nuise pas trop.
AV : Ce qui signifie ?
BB : Une grande activité physique ! Bien sûr, je n’arrive pas toujours à pratiquer régulièrement. J’essaie de courir au moins 20 minutes par jour, même lorsque j’ai beaucoup de travail. En ce moment, je vais une à deux fois par semaine à la gym, et lorsque je suis moins chargée, j’y vais jusqu’à quatre fois par semaine. J’alterne avec la course et j’y veille consciencieusement. En moyenne, cela fait une demi-heure quatre fois par semaine, plus le weekend deux fois une à deux heures. J’arrive bien à gérer cela.
AV : À quoi d’autre devez-vous faire attention ?
BB : Je n’ai pas beaucoup de résistance face au stress, je suis vite surmenée. Avec mon compagnon, nous nous sommes rendus à Cracovie cet été. Il participait à un congrès, j’ai visité la ville. Le soir, il y avait un dîner de gala. Mon conjoint était content que je vienne, mais le bruit était d’une telle intensité que je suis rentrée à l’hôtel plus tôt que prévu. Je supporte mal le bruit et le stress.
AV : Madame Bernath-Frei, d’où tirez-vous vos informations relatives à la santé ?
BB : J’ai acquis des connaissances de base par le biais de mon activité de journaliste spécialisée dans le domaine de la santé. Et j’adore lire. Je lis le «magazine de la santé» ((link auf https://www.avogel.ch/de/gesundheits-nachrichten/abo/)) (seulement en allemand) et « Natürlich », ainsi que différents quotidiens qui présentent souvent des articles intéressants relatifs à la santé. Dans mon travail, je suis évidemment sans cesse confrontée à ce thème : j’apprends par exemple beaucoup des participants à mes formations. Ils disposent de solides connaissances, viennent souvent du milieu médical et m’apportent beaucoup.
AV : Comment avez-vous découvert A.Vogel ?
BB : Le magazine d'A.Vogel (seulement en allemend) était proposé depuis des années dans la salle d’attente de ma physiothérapeute. Je l’ai lu et j’ai trouvé qu’il était vraiment bien. J’y suis abonnée depuis plus de dix ans et je lis toujours les articles avec plaisir, notamment les vôtres et ceux d’Ingrid Zehnder, car ils révèlent un journalisme de qualité.
AV : Cela nous fait très plaisir ! Êtes-vous déjà tombée sur un article qui vous a fait penser : c’est exactement ce qu’il me faut ?
BB : Un article tiré de l’édition de mai 2014 est resté longtemps près de mon ordinateur ; il parlait des troubles des fascias, ce tissu conjonctif que l’on pense de plus en plus responsable de maux de dos. Cet article m’a poussée par exemple à commander de la documentation spécialisée relative à ce thème.
AV : Quelle est votre position par rapport à la médecine conventionnelle ?
BB : J’étudie tout d’abord le problème, puis j’essaie de le traiter par des méthodes douces. En général, cela suffit. Si ce n’est pas le cas, je suis reconnaissante envers la médecine conventionnelle. J’ai la chance d’avoir un médecin qui, outre des études de médecine classiques, possède également une formation en phytothérapie, en homéopathie et en médecine chinoise. Avec elle, c’est merveilleux. Ensemble, nous pouvons déterminer ce qui convient le mieux. Je pense que la médecine conventionnelle est très utile, mais c’est dommage que l’on se précipite souvent sur un traitement, alors qu’on aurait pu résoudre le problème par des méthodes plus douces.
AV : Quelles expériences vous ont marquée ?
BB : Il y a longtemps, alors que je connaissais très peu les conséquences des tensions diffuses, j’éprouvais de grandes douleurs entre le coude et le poignet. Je suis allée voir deux médecins différents qui m’ont prescrit des pansements antidouleurs. Cela ne m’a pas aidée. Un jour, dans le cadre de mon travail, j’ai rencontré un physiothérapeute, qui m’a expliqué : « Cela vient de la nuque, il faut faire ceci … » Les douleurs sont parties en deux jours. Si seulement les médecins pouvaient utiliser un peu plus les autres méthodes…
Il leur manque souvent une vision globale. J’ai été opérée de la thyroïde à cause d’un nodule froid, et à l’époque, j’ai demandé au spécialiste si cela avait un rapport avec le stress. Il m’a répondu négativement. Peu après, je me suis rendue à la bibliothèque (c’était avant l’Internet !) et j’ai collecté diverses informations. Bien entendu, le stress représente un élément déclencheur. Mais j’avais affaire à un endocrinologue, qui ignore ces corrélations si importantes.
AV : Madame Bernath-Frei, quels sont vos centres d’intérêt ?
BB : J’aime la littérature, la musique et la nature. Évidemment (dit-elle en souriant), les plantes odorantes sont mes grandes favorites. J’ai seulement un petit jardin. Mais il y a des violettes, au parfum merveilleux, et sur mon chemin je passe devant onze lilas. Avant, j’avais un grand jardin rempli de pâquerettes, d’arbres et tutti quanti. Maintenant, je me délecte de ce que les autres ont dans leur jardin. J’aime aussi les herbes à infuser.
AV : Un grand merci pour cet entretien. En tant que spécialiste de la santé, souhaitez-vous donner un petit conseil à nos lectrices ?
Profiter autant que possible ! Sans joie, pas de vie saine.